jeudi , 3 octobre 2024

Les sept vies d’Alejandro Jodorowsky

Auteurs: Vincent Bernière et Nicolas Tellop (sous la direction de)

Editeur: Les Humanoïdes Associés – 2019 (210 pages)

Lu en janvier 2020

Mon avis: Alejandro Jodorowsky a eu 90 ans en 2019, et en guise de cadeau d’anniversaire, Les Humanoïdes Associés ont édité un beau livre, abondamment illustré. « Les sept vies d’Alejandro Jodorowsky » rend hommage à l’artiste, à cet expérimentateur multiple qui a touché (et touche encore) à un nombre impressionnant de domaines : théâtre, mime, cinéma, bande dessinée, littérature, musique, tarologie,… Curieux de tout, Jodorowsky n’a jamais bridé son imagination, créant dans une liberté totale. Du pharaonique projet d’adaptation au cinéma du roman de SF « Dune » (Frank Herbert), qui ne vit jamais le jour, aux scenarii de BD devenues cultes pour les fans (L’Incal, La Caste des Métas-Barons), commises avec les dessinateurs les plus talentueux (Moebius, Arno, Juan Giménez,…), Jodorowsky ne recule devant rien pour matérialiser les fruits de son imagination. Une imagination débridée, farfelue, qui aboutit à des films surréalistes, ésotériques (El Topo, La montagne sacrée,…), ou (alors qu’il n’a aucune formation musicale) à des compositions musicales saugrenues : « J’ai acheté les partitions de Beethoven, de Bach, je les ai découpées en pentagrammes et je les ai recollées au hasard, et ça me donnait un morceau« . Ou encore : « J’ai appelé 21 amis à qui j’ai donné trois notes et, à mesure qu’ils venaient me voir, j’inscrivais les notes« . Une imagination sans bornes, donc, qui lui vient peut-être d’une enfance mal-aimée (« laissé pour compte au sein de sa propre famille ») et d’un père haï, et qu’il n’a eu de cesse, à travers son œuvre, de réinventer en reconstruisant ses souvenirs, en affabulant, en s’évadant dans les livres d’aventures et les contes de fées.
C’est donc ce personnage haut en couleurs et son univers foisonnant qui sont à l’honneur dans cet ouvrage, nourri des contributions (parfois trop érudites pour moi) de nombreux spécialistes et de quelques entretiens avec « le Maître ». Un must-have pour les inconditionnels, un livre riche et dense. En ce qui me concerne, je ne connaissais presque rien de Jodorowsky, et même si après cette lecture je reste assez hermétique à son œuvre, me voilà un peu moins béotienne en la matière.

En partenariat avec les Editions Les Humanoïdes Associés grâce à une opération Masse Critique de Babelio.

Présentation par l’éditeur:

Né en 1929 au Chili, Alejandro Jodorowsky a déjà vécu sept vies. Et bien plus encore. Dramaturge, metteur en scène, réalisateur de cinéma, tarologue, essayiste, compositeur, romancier, peintre, auteur de bande dessinée… il est peu de domaines qu’il n’a pas investi avec un souci constant de liberté et d’invention. Avec, à la clé, de nombreux chefs-d’œuvre qui ont marqué les esprits: L’Incal, El Topo, Santa Sangre, La Caste des Méta-Barons, le projet Dune… Jodorowsky est un créateur passionnant toujours en mouvement. De Moebius à Dali, de John Lennon à Arnaud Desjardins, de Dennis Hopper à Roland Topor en passant par Marylin Manson ou Leonora Carrington, il a côtoyé certaines des personnalités les plus importantes de notre temps. Pour la première fois, un beau livre, très richement illustré, revient sur la vie et l’œuvre de l’un des artistes les plus singuliers de la pop culture.

Happpy rebirth day, Jodo.

Evaluation :

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