samedi , 15 juin 2024

Les Catilinaires

Auteure: Amélie Nothomb

Editeur: Albin Michel – 1995 (210 pages)/Le Livre de Poche – 1997 (160 pages)

Lu en mai 2024

Mon avis: Emile et Juliette, un couple de citadins tout juste retraités, avaient cru trouver le bonheur en achetant une maison isolée au fond des bois, où couler leurs vieux jours en toute tranquillité. C’était sans compter sur leur seul voisin, Palamède Bernardin, médecin lui aussi à la retraite. Celui-ci, après être venu se présenter un beau (enfin…) jour, a pris le pli de s’incruster chez Emile et Juliette tous les jours de 16h à 18h, sans articuler grand-chose de plus que des oui et des non renfrognés ou excédés.

Un peu trop respectueux des convenances, le couple n’ose lui fermer sa porte, et se retrouve impuissant face à cet importun, qui semble avoir décidé d’empoisonner ses voisins en leur infligeant son propre ennui abyssal.

Jusqu’au bout, on se demande comment cette mésaventure va se terminer, si et comment Emile et Juliette vont se débarrasser de cet « emmerdeur mythologique ».

« On ne sait rien de soi » semble être la morale de cette histoire, dans laquelle le brave Emile va découvrir des aspects de sa personnalité qui, s’il les révélait à Juliette, changeraient assurément le regard éperdu d’amour et d’adoration que celle-ci pose sur lui depuis leur tendre enfance. Et pourtant… A quel prix retrouver le bonheur qu’ils connaissaient avant de faire la connaissance de ce Palamède ?

Un roman à l’humour noir, un peu sordide et dérangeant dans ses descriptions de l’obésité monstrueuse de Mme Bernardin. Amélie Nothomb grossit (bête jeu de mots) le trait, mais comme souvent chez cette auteure, rien n’est gratuit et tout donne lieu à réflexion, en l’occurrence ici : la vieillesse, la solitude, le sens de la vie, l’ennui, la différence et ce qu’elle engendre de souffrances, l’empathie qu’elle génère chez autrui (ou pas), la part d’ombre de chacun. Un roman plus profond et intelligent qu’il n’y paraît.

#LisezVousLeBelge

Présentation par l’éditeur:

La solitude à deux, tel était le rêve d’Émile et de Juliette. Une maison au fond des bois pour y finir leurs jours, l’un près de l’autre. Étrangement, cette parfaite thébaïde comportait un voisin. Un nommé Palamède Bernardin, qui d’abord est venu se présenter, puis a pris l’habitude de s’incruster chez eux chaque après-midi, de quatre à six heures. Sans dire un mot, ou presque. Et cette présence absurde va peu à peu devenir plus dérangeante pour le couple que toutes les foules du monde…

C’est une comédie très noire, d’une lucidité tour à tour drôle et dévastatrice, que nous offre ici la romancière d’Hygiène de l’assassin, révélation littéraire de 1992.

Une citation:

Affronter un bavard est une épreuve, certes. Mais que faire de celui qui vous envahit pour vous imposer son mutisme ?

Evaluation :

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