jeudi , 25 juillet 2024

Par-dessus bord

Auteur: Kenneth Cook

Editeur: Le Livre de Poche – 2012 (216 pages)

Lu en mars 2017

Mon avis: Ca y est, Kenneth Cook a encore frappé. Après l’Outback de « Cinq matins de trop » et les plages des environs de Sydney dans « A coups redoublés », voici qu’il nous emmène à Bernadine, petit port de pêche perdu sur la côte de Nouvelle-Galles du Sud.
Jack Foster, rude pêcheur trentenaire, mène une vie sans tambour ni trompette, avec sa femme et leurs deux enfants, gagnant laborieusement sa croûte avec le menu fretin qu’il prend dans ses filets et revend à la conserverie.
Jusqu’au jour où l’un des trois pêcheurs italiens du thonier Santa Maria se noie, malgré la tentative de sauvetage de Foster. Les survivants mettent le bateau en vente à un bon prix, alors que la saison de la très lucrative pêche au thon est sur le point de commencer. Jack y voit une occasion en or d’enfin assurer une vie confortable à sa famille, mais il faut trouver l’argent, et rapidement. C’est bien connu, on ne prête qu’aux riches, mais Jack parvient à rassembler la somme, à coup d’hypothèque et d’emprunts bancaire et privé. Il sait qu’il joue un jeu terriblement serré, sur le fil de la déconfiture, car les thons ne sont pas toujours au rendez-vous.
C’est là l’amorce d’une descente aux enfers pour Jack Foster, qui s’entête et tâtera bien vite de l’envers de l’adage « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». La noyade de l’Italien lui avait permis d’acheter un bateau en principe au-dessus de ses moyens, mais cette aubaine n’était qu’un leurre, comme si le Santa Maria était maudit, et son nouveau capitaine avec lui.

Kenneth Cook a encore frappé, disais-je, il balance à nouveau une grosse claque au lecteur, aussi brutale qu’un coup de queue d’un thon enragé de 20 kilos. Il y a du « Vieil homme et la mer » dans ce roman au style précis, sans fioritures et, cette fois, sans aucun humour. Une tension à couper au couteau, un personnage attachant, magnifique de combativité et de désespoir.
Le portrait âpre d’un héros ordinaire, un homme aux prises avec la Nature, juste pour se faire une place dans la Société.

Présentation par l’éditeur :

La Santa Maria n’a pas porté chance aux Italiens : l’un d’eux se noie, et quand les « métèques » envisagent de vendre, la nouvelle fait le tour de Bernadine, petit port australien replié sur lui-même. Pour Jack Foster, l’occasion est belle. La Santa Maria lui permettrait de se lancer dans la grande pêche, la plus lucrative, celle du thon. La saison va commencer. Il a toutes les chances d’amortir rapidement le bateau et d’assurer enfin l’avenir de sa famille. Reste à trouver l’argent, à empiler les emprunts à très brève échéance, puis à tenter le coup. En envoyant la prudence valser par-dessus bord.

Evaluation :

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2 commentaires

  1. Une belle page de vie, l’homme face à la nature… Merci du partage !

    • Avec plaisir 😉 Mais attention, avec Kenneth Cook, il ne faut pas s’attendre à un happy end…