jeudi , 25 juillet 2024

Shutter Island

Auteur: Dennis Lehane

Editeur: Rivages/Noir – 2014 (400 pages)

Lu en 2015

shutter islandMon avis: Après la lecture d’Un dernier verre avant la guerre, qui m’avait laissée inclinée chapeau bien bas devant le talent du Maître, moi pauvre lectrice en mal de Dieu du thriller à adorer, j’étais prête, avant même d’ouvrir Shutter Island, à me jeter à plat ventre devant Mr Lehane.
Eh bien, croyez-le ou non, cet a priori positif m’a valu, tout au long de ma lecture, une position assez inconfortable, quelque part entre la position genou à terre dans un tas de gravier, et celle du pompage en appui sur des avant-bras pas musclés du tout. OMG, Ciel, oserais-je le dire sans crainte de représailles de la foule des fidèles ici rassemblés ? En ces temps troublés où la liberté d’expression se prend des rafales dans les crayons, j’ose avouer : j’ai été déçue. Un peu. Un tout petit peu. Mais quand même. Le pire, c’est que je n’arrive pas bien à m’expliquer pourquoi. Manque d’empathie avec les personnages ? Peut-être l’invraisemblance de l’expérience menée sur l’île ? La manipulation qui retourne le lecteur comme une crêpe 50 pages avant la fin est pourtant fort bien construite, et les néophytes ès romans policiers n’y auront vu que du feu. Je ne prétends pas être une experte, ni avoir compris dès le début où Lehane m’emmenait, pourtant j’avais relevé quelques éléments qui me faisaient flairer l’embrouille. Et donc le dénouement ne m’a pas assez surprise, au point d’espérer qu’il y aurait un rebondissement supplémentaire qui m’aurait définitivement mise KO. Sincèrement, j’ai cru qu’il manquait des pages à la fin de mon livre.
J’ai vu le film quelques jours après, et évidemment l’effet de surprise n’a pas opéré (si j’ose dire, en parlant de lobotomie).
Reste que le thème principal, à savoir la folie, est fascinant : comment le cerveau nous joue des tours et se détraque, le syndrome de stress post-traumatique (qui ne portait pas encore ce nom-là à l’époque des faits du roman), l’opposition entre écoles psychiatriques (chirurgie vs pharmacologie), le début des traitements au lithium, la barbarie des hommes…
Avouez que c’est tout de même flippant : il nous arrive à tous de dire « je ne suis pas fou ». Or les fous nient leur folie. Donc, logiquement…les fous sont parmi nous…

Présentation par l’éditeur:

Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l’allure sinistre. C’est un hôpital psychiatrique pour assassins. Le Marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l’une des patientes, Rachel Solando, manque à l’appel. Comment a-t-elle pu sortir d’une cellule fermée à clé de l’extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d’une malade ou cryptogramme ? Progressivement, les deux policiers s’enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu’au choc final de la vérité.

Evaluation :

Voir aussi

Contes d’un buveur de bière

Auteur: Charles Deulin Editeur: Blondel – 1976 (188 pages) Lu en juin 2024 Mon avis: Voici …