jeudi , 16 mai 2024

Tu ne jugeras point

Auteur: Armel job

Editeur: Robert Laffont – 2009 (288 pages)

Lu en juin 2023

Mon avis: 13 avril 2001, dans un quartier populaire et paisible de la banlieue liégeoise, Denise Desantis découvre que David, son fils de 13 mois, a disparu. Elle l’avait laissé dans sa poussette, sur le trottoir devant l’entrée d’un magasin, le temps d’y faire une petite course en vitesse.
Dans un contexte post-Dutroux toujours prégnant, le juge d’instruction Conrad sait qu’il doit mener cette enquête de disparition d’enfant avec beaucoup de prudence et la plus grande rigueur.
Le magistrat commence par interroger Denise, cette mère de quatre enfants, femme au foyer irréprochable et sans histoires, épouse d’un ouvrier honnête et travailleur. Une famille de gens de peu, mais dignes.
Denise est dévastée par la disparition de son petit dernier, mais son témoignage et son attitude presque maniaques intriguent le juge.
Toutes les pistes sont explorées, le rempailleur louche, la jeune fille paumée, la patronne de bistrot exaltée, le beau-frère distant,…, mais tout ramène à Denise : serait-elle une infanticide ?
« Tu ne jugeras point » est un roman policier dans lequel l’enquête avance lentement mais sûrement, quelque part entre Maigret et Columbo. L’auteur décortique au scalpel le psychisme de tous ses personnages, envisage un mobile pour chaque suspect, perversion, vengeance, désir d’enfant, désespoir,… Le doute est distillé mais décidément les projecteurs s’entêtent à revenir sur la mère, et toute l’intrigue consiste à reconstituer le drame de cette journée du 13 avril : si c’est Denise, comment a-t-elle fait, quand, pourquoi ? Avant un twist final (que j’avais vaguement pressenti), qui apporte la preuve irréfutable et paradoxale d’un amour maternel inconditionnel.
Un roman policier à la fois empathique et ironique, qui vaut pour son analyse très fine des cœurs et des âmes, du lien maternel et du drame absolu que représente la perte d’un enfant.

#LisezVousLeBelge

Présentation par l’éditeur:

Lorsque, ce jour-là, Denise Desantis entre dans un magasin pour s’acheter des mouchoirs, elle est pressée et, comme cela se fait dans cette banlieue paisible, elle laisse la poussette de son dernier-né devant la porte. Lorsqu’elle ressort, l’enfant n’est plus là. La disparition d’un enfant de treize mois est toujours une affaire douloureuse et compliquée, et le juge Conrad entend la mener avec le maximum de rigueur. Homme intègre et pondéré, il veut éviter les débordements fréquents dans ce type de fait divers qui enfièvre les imaginations et excite les médias.

Ses investigations commencent par l’interrogatoire de la mère. Cette femme pauvre et digne, épouse d’un ouvrier sans grand caractère, élève courageusement ses quatre enfants dans sa petite maison de banlieue. Une femme sans histoires. Et pourtant… Derrière sa détresse, le juge est intrigué par la rigueur et la minutie de son témoignage. Au fil des jours, une question taraude le magistrat: serait-il possible que cette femme ait tué son enfant?…

Evaluation :

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2 commentaires

  1. C’est un des romans d’Armel Job que j’ai préférés. Malheureusement, je trouve ses derniers moins bons…

    • Merci pour votre commentaire.
      J’ai bien aimé aussi « Loin des mosquées ». Quant à « en son absence » et « la disparue de l’île Monsin » (plus récents), j’ai moins apprécié également. Mais c’est peut-être le hasard…

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