mardi , 10 décembre 2024

Terremer

Auteur: Ursula Le Guin

Editeur: Le Livre de Poche SF – 2008 (440 pages)

Lu en 2013

terremerMon avis: Ce livre rassemble les trois premiers récits du cycle de Terremer.
Dans Le Sorcier de Terremer, nous est contée l’histoire de Ged, jeune chevrier possédant le don de magie, qui deviendra le plus grand sorcier de Terremer, au terme d’une initiation semée d’embûches.
Avec Les Tombeaux d’Atuan, le récit se focalise sur Tenar, arrachée à l’âge de cinq ans à sa famille, pour devenir la nouvelle Grande Prêtresse des Tombeaux, dans un univers aride et ténébreux. Sa rencontre avec Ged bouleversera le cours de son destin.
L’Ultime Rivage, aux confins de Terremer, est l’endroit où Ged aboutira à l’issue d’une quête périlleuse, l’endroit où il devra combattre pour rétablir le pouvoir de la magie et surtout l’Equilibre du monde, lentement absorbés par les forces des ténèbres.
Grand classique de la Fantasy, on trouve dans Terremer des sorciers et des dragons, des magiciens et des humains. Mais davantage qu’un combat acharné entre le Bien et le Mal, la Lumière et les Ténèbres, il s’agit plutôt d’une lutte pour préserver l’Equilibre du monde, l’harmonie, le juste milieu. Il n’y a donc pas de grandes batailles sanglantes avec violences guerrières et cadavres à profusion. Au contraire, c’est toute une ambiance poétique, narrée avec une grande finesse d’écriture, simple, fluide, dans une langue superbe (chapeau pour la traduction – pour une fois). le rythme est lent, ce n’est pas palpitant, on ne cherche pas à bousculer le lecteur, mais étonnamment, c’est tout sauf ennuyeux. Les descriptions de ce monde d’îles entre ciel et eau sont si détaillées qu’on s’y croirait, les personnages sont complexes, faillibles, tellement humains en fin de compte, que même les méchants en deviennent attachants.
C’est sensible, philosophique, captivant, magnifique. Pas étonnant que cela ait été adapté par G. Miyazaki, c’est le même univers : ça ressemble à un conte pour enfants, mais c’est tellement beau que ça emporte aussi les adultes dans un monde imaginaire d’où ils ont du mal à revenir…

Présentation par l’éditeur:

Terremer est un nom magique, mais Terremer est d’abord un lieu magique, ensorcelé, un chapelet d’îles. La plus étrange et la plus puissante est l’île de Roke, qui abrite l’école des sorciers. Car, dans le monde de Terremer, la sorcellerie est une science qui se pratique selon des règles strictes. Ursula Le Guin est revenue explorer sa création dans ces contes qui se situent avant, entre ou après les événements décrits dans Terremer, publié dans la même collection.

Quelques citations:

– « Mais je sais aussi qu’ils mourront, comme Sopli. Que je mourrai. Que tu mourras. (…) Et je suis infiniment heureux de le savoir. C’est un don précieux: c’est la chance d’être soi-même. Car nous ne possédons vraiment que ce que nous acceptons de perdre… Etre soi-même, c’est notre tourment, notre gloire, la marque de notre humanité; et cela ne dure pas ».

– « Pour changer cette pierre en joyau, il te faut changer son vrai nom. Et pour cela, mon fils, même s’il s’agit d’un fragment du monde aussi insignifiant, il te faudrait changer le monde. On peut le faire. Assurément, on peut le faire. C’est l’art du Maître Changeur, et tu l’apprendras lorsque le moment sera venu pour toi de l’apprendre. Mais tu ne dois rien changer, pas même un galet ou un grain de sable, avant de savoir quel Bien et quel Mal vont résulter de ton acte. Le monde est dans ce qu’on appelle l’Equilibre, et le pouvoir de Changement et d’Appel d’un sorcier peut perturber l’équilibre du monde. C’est un pouvoir dangereux, plein de périls. Il doit procéder de la connaissance, et servir le besoin. Allumer une bougie, c’est projeter une ombre… »

Evaluation :

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