mardi , 10 décembre 2024

Le dimanche des mères

Auteur: Graham Swift

Éditeur: Folio – 2019 (176 pages)

Lu en août 2020

Mon avis: Angleterre, 30 mars 1924, une journée dans la vie de Jane, jeune domestique orpheline, instruite (elle sait lire), au service d’une famille de la bonne société aristocratique de la campagne anglaise. En ce dimanche des mères, jour de repos annuel accordé aux domestiques, Jane va rejoindre son amant secret. Secret, parce que Paul est le fils d’une de ces nobles familles, sur le point d’être marié à une jeune fille de son rang. Qu’y a-t-il vraiment entre Jane et Paul ? Un amour vain, des plaisirs purement charnels, de la tendresse ? Quoi qu’il en soit, Jane sent que ce jour-là en terminera avec leur longue relation intime.
Angleterre, 30 mars 1924, une journée dont Jane n’imaginait pas qu’elle transformerait sa vie de fond en comble. Un événement survient, qui la poussera à quitter son emploi de domestique pour, après divers détours, devenir écrivaine et nous faire part, 60 ans plus tard, de ses souvenirs.

Eh bien… si ce 30 mars 1924, Jane a changé de vie, moi, en cette fin d’été 2020, j’ai raté le rendez-vous, non pas avec le destin, mais avec ce roman. Incitée à cette lecture par les nombreux avis positifs, j’en attendais sans doute beaucoup trop. Le livre est court, et pourtant je m’y suis ennuyée. Il pousse loin l’analyse psychologique, ce qui n’est pas pour me déplaire, et pourtant je n’ai pas compris pourquoi le fameux événement du 30 mars 1924 a à ce point décidé du destin de Jane. Je n’ai pas réussi à m’attacher à ce personnage, qui m’a semblé égocentrique. J’ai trouvé que la crudité de certains passages cadrait mal avec le reste, plutôt délicat et subtil (j’ai eu le même problème avec « L’amant de Lady Chatterley »).
Mais surtout, ce style… Répétitif et redondant, étiré et lassant, hypothétique et lancinant, fait de « si » et de conditionnels et de « mais c’est peut-être mon imagination qui… » et de « il/elle ne pensait certainement pas cela », bref une arborescence de possibilités qui, au final, fait douter de la réalité même de la relation entre Jane et Paul. Et cela, en soi, ce n’est pas grave, mais je n’ai pas compris où cela menait.
Sur fond de stigmates de la Première Guerre et d’aristocratie déclinante (qui fait penser à Downton Abbey), ce roman d’émancipation rend sans doute un bel hommage à la lecture et à l’écriture, mais je suis totalement passée à côté.

Présentation par l’éditeur:

Angleterre, 30 mars 1924. C’est le dimanche des mères, jour où les aristocrates donnent congé à leurs domestiques pour qu’ils rendent visite à leur famille. Jane, une jeune femme de chambre orpheline, le passera en compagnie de Paul, son amant de longue date. traversant la campagne inondée de soleil, elle le rejoint pour un dernier rendez-vous car Paul s’apprête à épouser une riche héritière. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Ce dimanche changera à jamais le destin de Jane.

Graham Swift dépeint avec subtilité une aristocratie déclinante, porteuse des stigmates de la guerre, et l’émergence d’une classe nouvelle en quête de liberté. Un roman d’une intensité rare, troublant de grâce, de mystère et de sensualité.

Evaluation :

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