Auteur: Sabine Cessou
Éditeur: Nevicata – 10 juillet 2020 (96 pages)
Lu en juillet 2020
Mon avis: Comme tous les ouvrages de cette collection, ce petit livre n’a pas pour vocation d’être un guide touristique du Sénégal, mais de donner un aperçu de son âme. En l’occurrence, la tâche en revient à Sabine Cessou, journaliste, qui nous fait partager son attachement à ce pays, qu’elle « transporte corps et âme, comme un bagage mental, un talisman doté de pouvoirs magiques« , où qu’elle aille dans le vaste monde. Elle nous raconte ses premières impressions quand elle découvre le pays en 1989, son hospitalité, son histoire coloniale, son indépendance, sa relation compliquée avec la France, l’équilibre entre pouvoir laïc et Islam. Elle parle aussi de la pression sociale qui pousse les femmes à se caser coûte que coûte, à rechercher le confort matériel qui est « l’un des moteurs de la relation avec les hommes« , qui pousse les jeunes hommes à émigrer et à tenter la traversée en pirogue jusqu’aux îles Canaries. Senghor, Sarkozy, Battling Siki (champion du monde de boxe en 1922), artistes et culture wolof sont évoqués, de même que la démocratie républicaine, la corruption, le boom immobilier et l’économie saignée par le FMI. Trois entretiens avec un historien, une sociologue féministe et un artiste clôturent ce petit livre.
Raconter en 90 pages toute l’âme du Sénégal est un défi impossible, mais voici en tout cas un aperçu des multiples facettes de ce pays, qui donne envie d’en découvrir davantage.
En partenariat avec les Editions Nevicata via une opération Masse Critique de Babelio, que je remercie tous deux.
Présentation par l’éditeur:
L’âme du Sénégal est marchande. Le commerce coule ici comme le fleuve. Il nourrit les espoirs, porte les familles, relie les émigrés à leur terre, lance vers l’Europe et les États-Unis une jeunesse prête à tout pour s’en sortir. Les Sénégalais sont fils de l’esprit et des échanges. Les confréries veillent sur un islam « noir » empreint de soufisme et d’animisme, permettant dans un rapport d’équilibriste avec le pouvoir résolument laïc, de garantir la paix sociale et de contenir le radicalisme.
Dakar est un poumon. Une rente aussi, car le Sénégal vit de son modèle depuis son indépendance. Le soutenir revient à porter à bout de bras un pays qui, jusque-là, s’est refusé à sombrer dans les luttes violentes. Le Sénégal est un rythme que la langue wolof sert à merveille. Cette Afrique-là est celle de l’ouverture après avoir été, aux mains des esclavagistes et d’une métropole peu reconnaissante envers ses « tirailleurs », celle de toutes les blessures.
Ce petit livre n’est pas un guide. Il vous promène de Dakar à Ziguinchor, sur les rives du fleuve Casamance. Et au fil de ces pages, l’âme du Sénégal se découvre comme jamais.
Un grand récit suivi d’entretiens avec Mamadou Diouf, Fatou Sow et Wasis Diop.