Auteur: Richard Adams
Éditeur: Editions Monsieur Toussaint Louverture – 2020 (544 pages)
Lu en novembre 2020
Mon avis: Il était une fois une bande de petits lapins qui vivaient tranquillement dans leur garenne de la campagne anglaise, farfalant au milieu des herbes tendres, menant de temps à autre des raids sur les potagers avoisinants.
Un matin de sinistre augure, Fyveer fit part à son frère Hazel de ses prémonitions d’une catastrophe imminente : un terrible danger était sur le point de s’abattre sur leur garenne et de la détruire. Il fallait donc fuir au plus vite, vers d’autres prairies plus vertes et clémentes.
Les deux frangins réussirent à convaincre quelques congénères de partir avec eux, et voilà la petite troupe en route vers une terre promise inconnue, où fonder une nouvelle garenne et vivre en paix.
La quête est évidemment ardue et pleine de dangers, mais nos petits amis sont courageux et déterminés, en plus d’être aidés par les visions de Fyveer. Bientôt, ils trouvent le lieu idéal, mais comprennent aussitôt que leur projet ne pourra se réaliser pleinement qu’à la condition de pouvoir perpétuer leur lignée. Et même si les lapins sont rapides pour ce faire, il n’en reste pas moins que des lapines sont indispensables à cet égard. Or, de lapines dans leur petite troupe, point.
Qu’à cela ne tienne, ils iront en quérir dans les garennes voisines, à leurs immenses risques et périls.
Eh bien, si on m’avait dit que je serais à ce point captivée par une histoire de lapins étalée sur plus de 500 pages, je ne l’aurais pas cru, par le grand Krik ! Il y a bien quelques longueurs, mais globalement c’est plein de charme et drôlement addictif. Au point que quand je levais le nez du bouquin pour regarder par la fenêtre, je m’attendais presque à voir des lapins gambader sur la pelouse.
Ces petits personnages aux grandes oreilles sont hyper-sympathiques et attachants, et l’auteur parvient à nous immerger totalement dans leur univers, qu’il rend encore plus cohérent avec l’ajout de mythes fondateurs et de contes et légendes « lapinesques ». On peut y voir différents niveaux de lecture, on y retrouve du Seigneur des Anneaux dans la quête de Watership Down, avec une figure du Mal effrayante et a priori invincible ; on pense aussi à la Ferme des Animaux et à sa dénonciation des sociétés totalitaires. Watership Down est une fable parfois cruelle et violente, une épopée aussi (re)bondissante que Hazel et ses amis. Une histoire qui ne rend pas chèvre mais lapin, un plaisir de lecture qui fait la part belle à l’amitié, la solidarité et la liberté, et qui donne envie de croire qu’un monde meilleur existe, même si ce n’est que dans les livres.
Présentation par l’éditeur:
C’est parfois dans les collines verdoyantes et idylliques que se terrent les plus terrifiantes menaces. C’est là aussi que va se dérouler cette vibrante épopée de courage, de loyauté et de survie. Menés par le valeureux Hazel, une poignée de braves choisissent de fuir l’inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, ruses, légendes vont aider ces héros face à mille ennemis et les guider jusqu’à leur terre promise, Watership Down. Mais l’aventure s’arrêtera-t-elle là ?
Aimé par des millions de lecteurs, l’envoûtant roman de Richard Adams fait partie de ces récits mythiques et hors du temps, de ces odyssées chargées d’émotions, capables d’entraîner n’importe quel lecteur dans un univers aussi vivant et poétique que traversé de violences et de ténèbres. Parfait équilibre d’aventure et de mythologie, ce bijou d’inventivité est serti d’une maîtrise absolue du suspense, et d’une grande bonté. C’est tout simplement le chef-d’oeuvre d’un grand écrivain.